Interview d’ANTONY COINTRE, restaurateur, chroniqueur culinaire et comédien en Itinérance en Bretagne

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21 oct.

Écrit par Benoît Moreau

Propriétaire du restaurant Super Gros sur l’île de Groix, chroniqueur dans l’émission Très Très Bon sur Paris Première, compagnon de route du journaliste gastronomique François-Régis Gaudry, Antony Cointre se lance un nouveau défi à 57 ans. Il joue à compter de novembre 2025 en itinérance dans plusieurs communes bretonnes, Merci d’être venu, c’est courageux, un seul en scène drôle et sensible créé par Simon Delétang, le directeur du Théâtre de Lorient.

Vous entamez à partir du 7 novembre une tournée en itinérance dans le Morbihan pour le Théâtre de Lorient avec Merci d’être venu, c’est courageux, un seul en scène créé par Simon Delétang. Qu’est-ce qui a poussé à accepter ce projet ?

Avec Simon Delétang nous nous sommes rencontrés à l’occasion d’une Escale autour de la gastronomie bretonne avec François-Régis Gaudry organisée en avril 2024 au Théâtre de Lorient. Je me suis retrouvé sur scène à faire mon show et à cuisiner dans un sous-marin. J’adore le contact avec le public. J’ai même demandé à Simon Delétang de me prendre dans sa reprise du Misanthrophe. Finalement il m’a proposé un autre projet.

Cela a toujours été votre désir d’être comédien ?

Avant de me lancer comme cuisinier, c’était mon truc. J’ai été intermittent du spectacle. J’ai fait une apparition dans un film de Patrice Lecomte et j’ai joué dans du théâtre de boulevard sans pour autant parvenir à percer. Je suis resté dans le milieu du spectacle par le truchement de la cuisine en m’occupant de la cantine sur des tournages de films. Avec Merci d’être venu, c’est courageux, je reviens finalement à mes premiers amours dans les conditions confortables d’un Centre dramatique national.

Quelle est la trame de ce spectacle ?

C’est évidemment autour de la bonne bouffe et de la gastronomie. Je confectionne une recette sur scène que je distribue à la fin au public avec un verre de vin. Pendant que je cuisine, je digresse sur la vie.

Simon Delétang dit que ce spectacle montrera aussi vos failles. Est-ce que vous allez délivrer une part de votre personnalité qui dépasse l’image du chroniqueur gouailleur à la radio ou à la télé ?

C’est notre souhait à tous les deux. Mon rapport à la cuisine constitue l’essentiel du spectacle. On y a juste mis des morceaux de vie dedans. Cela reste très personnel. La mise en scène de Simon Delétang intervient au niveau de la scénographie et de la musique. Il n’y a pas de texte écrit. Tout est dans ma tête. J’improvise plus ou moins à chaque fois en y apportant des éléments nouveaux.

Avez-vous une appréhension particulière à jouer devant une centaine de personnes parfois dans de très petites salles du territoire ?

Je suis très à l’aise avec le public. L’idée de me produire dans de petites salles me plaît bien. Ce qui me fait peur c’est que les gens trouvent mes propos inintéressants.

Entre vos chroniques culinaires pour les émissions de François Régis Gaudry, votre restaurant Super Gros à Groix et maintenant le spectacle Merci d’être venu, c’est courageux, aurez-vous le temps de dénicher de nouvelles adresses de restaurants ?

Aller au restaurant est ma raison de vivre. J’y vais 3 à 5 fois par semaine. Cela peut être un routier ou un simple bistrot. Je ne cours pas après les étoilés, bien au contraire même. J’ai besoin de sentir comment un restaurant vit. Ce que j’aime c’est l’ambiance, le vin qui coule, l’attention qu’on porte aux clients, la manière dont les patrons et les serveurs se déplacent... La vie d’un restaurant s’apparente à une danse.

Quels sont les restaurants où vous aimez le plus vous rendre ?

Il y a par exemple Le 26 28 à Lorient, Le Mirlitantouille à Rennes qui coche toutes les cases de ce que doit être un bistrot en termes d’ambiance, Hinoki à Brest qui a réussi à franciser le sushi et Le Coquillage près de Cancale. Pas parce que c’est un trois étoiles, ça je m’en fiche, mais parce que son chef Hugo Roellinger vous met une claque du début à la fin. Même pour le fromage, il arrive à vous surprendre. Que l’on fasse de la cuisine de bistrot, de la gastronomie ou du sushi, il faut ressentir l’envie et l’énergie.

Propos recueillis par BMO