Expo OMBRES, FIGURES, SILHOUETTES, EN PLEINE FORME À DOUARNENEZ
À la galerie Plein Jour à Douarnenez dans le Finistère, l’exposition Ombres, figures, silhouettes, réunit cinq artistes qui explorent la présence humaine par le jeu du contour et du tracé. Elle est à voir jusqu’au dimanche 4 janvier 2026.
Vincent Funel, SANS TITRE 2024, collage, gouache et crayon de couleur sur papier. Photo ®Vincent Funel
Il y a des ombres qui en disent plus long qu’un portrait. À la galerie Plein Jour, la silhouette n’est plus un contour, mais un territoire où l’humain surgit, vacille, se dérobe. Visible jusqu’au 4 janvier, l’exposition Ombres, figures, silhouettes, réactive l’héritage du « portrait d’ombre », cette pratique populaire du XVIIIe siècle qui capturait un être en un tracé rapide jeté sur un mur éclairé à la bougie. Une technique modeste, mais puissante, dont les cinq artistes réunis à Douarnenez font aujourd’hui un champ d’expérimentations sensibles. « Nous présentons une quarantaine d’œuvres qui traitent des figures humaines ramenées à quelque chose d’épuré, précise Jean-Pierre Le Bars de la galerie Plein Jour qu’il a cofondée avec l’artiste Alexandra Duprez. C’est pour ça que l’on parle de silhouettes et d’ombres. »
L’accrochage des œuvres de Vincent Funel, disparu récemment, confère une émotion supplémentaire autour de cet événement. « L’idée de l'exposition est née du travail de Vincent. Malgré la maladie, il a tenu à aller au bout de ce projet », glisse Jean-Pierre Le Bars. Façonnées à partir de matériaux trouvés et de souvenirs blessés, les œuvres de Vincent Funel, qui signe sous le pseudonyme David Locke, semblent revenir de loin. On y devine des silhouettes à peine retenues, des formes qui hésitent à rester. Chaque toile résonne d’une douceur rugueuse, presque tragique, comme si l’artiste avait peint au bord d’un seuil. Ses figures, fragmentées, mais vibrantes, portent la beauté fragile du dernier geste.
Ce que la silhouette dit de nous
Chez Alexandra Duprez, le corps se transforme sans cesse. Ses figures bifurquent, se dédoublent, glissent vers l’animal ou le végétal. L’artiste travaille par couches, recouvre, rature, recommence. Ses images surgissent comme des fragments d’un rêve énigmatique. La silhouette devient une mutation, un passage, une métamorphose continue.
Installée à Brooklyn, Fanny Allié travaille quant à elle la silhouette comme une mémoire cousue. Elle collecte des fragments, récupère des tissus, assemble des objets délaissés. De ces matériaux naissent des figures discrètes, presque fragiles, mais d’une présence tenace. Des silhouettes réparées, comme des vies qu’on recoud.
De son côté, Carmen Delgado peint l’instant où la forme hésite. L’abstraction avance, recule, laisse apparaître un contour, puis l’efface. Ses surfaces vibrent de gestes superposés. La silhouette y devient une brèche, un espace mental où la couleur cherche son équilibre.
Enfin, Pascal Sorg travaille à l’instinct. Il peint en mouvement, en voyage, en réaction au monde. Ses silhouettes sont rapides, nerveuses, proches de l’abstraction. Elles portent les traces des crises politiques et des cheminements intimes. Une écriture directe, tendue, où la figure surgit d’un geste.
Avec ces cinq artistes, Plein Jour propose une réflexion dense et accessible. Une exploration de ce que la silhouette dit de nous : nos absences, nos mémoires, nos déplacements. BMO
OMBRES, FIGURES, SILHOUETTES
JUSQU’AU DIM 04 JANV
Jeu-ven : 15h–19h
Sam : 10h–12h30 / 15h–19h
Dim : 10h–12h30
Galerie Plein Jour - DOUARNENEZ
Alexandra Duprez, SANS TITRE 2025, huile et collage sur page imprimée / Photo ®Alexandra Duprez
Carmen Delgado, SANS TITRE, 2025, fusain sur papier / Photo ®Carmen Delgado
