Wilder/Raffray : Les paysages voient double

Pour sa nouvelle exposition, le musée du Faouët présente les œuvres de deux peintres paysagistes que rien n’était supposé réunir : André Wilder (1871-1965) et Marguerite Raffray (1907-2004). Les visiteurs peuvent découvrir plus de 80 tableaux, pour la plupart inédits, jusqu’au 5 octobre 2025.

Après avoir accueilli 17 500 visiteurs en 2024 pour l’exposition autour de l’œuvre du peintre Ernest Guérin, le musée du Faouët a réouvert ses portes le 5 avril dernier avec une exposition inédite intitulée Regards croisés de deux peintres paysagistes en Bretagne : Marguerite Raffray et André Wilder. Jusqu’au 5 octobre 2025, dans une harmonieuse et lumineuse scénographie, le public pourra découvrir plus de 80 peintures à l’huile et aquarelles, issues de collections privées, de ces deux peintres que rien n’était supposé réunir.

Trente ans d’écart
D’un côté, André Wilder, d’origine belge, né à Paris en 1871, un temps proche du peintre Maxime Maufra, expose tout au long de sa vie dans les salons et galeries parisiennes, mais aussi à Londres, Zurich ou encore New York. Il est également l’auteur de nombreuses illustrations dans la presse et l’édition. Il finira sa vie dans le Sud à Antibes. De l’autre, Marguerite Raffray, née à Rennes en 1907, professeure de dessin et mère de six enfants, ne se consacre entièrement à sa passion pour la peinture qu’une fois en retraite. Elle passera sa vie dans les Côtes-d’Armor. Jusqu’ici, le lien entre les deux artistes est ténu. Et pourtant. « J’ai eu la même sensation quand j’ai découvert les peintures de Marguerite Raffray que devant celles d’André Wilder que j’avais pu voir auparavant. Il y a une similitude dans les courbes, le mouvement, la matière, les sujets traités et, bien sûr, ils partagent tous les deux une sensibilité marquée pour la lumière et la couleur », explique Anne Le Roux-Le Pimpec, directrice du musée du Faouët. Laquelle a endossé le rôle de commissaire d’exposition en binôme avec Christian Bellec, président de l’Association des Amis du musée du Faouët et fin connaisseur de l’œuvre d’André Wilder.

Les deux artistes partagent un genre de prédilection : le paysage. Avec une géographie étonnement proche. Ainsi, leurs vues du sud de la France avec les pins, les oliviers et les rochers ocre se répondent. C’est encore plus frappant avec le littoral breton, les couleurs du ciel, de la lande, l’intensité et les nuances de la mer, la composition en trois bandes horizontales. Leurs toiles et leur sensibilité dialoguent naturellement.
En complément des peintures, l’exposition est enrichie de multiples indices et objets qui permettent de mieux comprendre les parcours respectifs des deux artistes : boites de couleurs, chevalet, carnets de croquis, photographies d’époque, programmes d’expositions, cartons d’invitation... Sur la plage, sous les arbres ou sur un promontoire de falaise, l’un comme l’autre a aimé s’évader pour peindre sur le motif cette nature chérie. Dans cette exposition, tous deux transmettent leur sensibilité comme leur habileté à saisir l’instant présent. Les peintures de Marguerite Raffray et André Wilder stimulent notre dopamine, tant les couleurs et la lumière sont omniprésentes. Parfait pour contrer les jours de pluie. MB

Regards croisés de deux peintres paysagistes en Bretagne : Marguerite Raffray et André Wilder
Du 05 AVR au 05 OCT 2025
MAR au SAM, 10h-12h/14h-18h, DIM, 14h-18h
Musée du FAOUËT
museedufaouet.fr

 
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