L’Echonova et Les Scènes du golfe : Une partition à deux
Pour la 2e année consécutive, Les Émancipéés à Vannes sont portés par L’Echonova et les Scènes du Golfe. Matthieu Meyer et Rozenn Le Bris, leur directeur respectif, reviennent pour Sortir Ici sur cette collaboration artistique unique sur le territoire entre une scène de musiques actuelles et un théâtre conventionné.
D’où vient ce rapprochement entre L’Echonova et les Scènes du Golfe dans le cadre du festival Les Émancipéés qui se déroule les 12 et 13 septembre dans le jardin des remparts de Vannes ?
Matthieu Meyer : Il y a d’abord une volonté politique de ville de Vannes et de l’agglomération pour que les structures culturelles travaillent plus ensemble. Cela répond également au souhait que le festival Les Émancipéés touche davantage les étudiants en le positionnant à la rentrée
avec une programmation de concerts gratuits adaptée à ce public. L’ouverture vers les 15-30 ans est au cœur du projet de L’Echonova depuis que j’en ai pris la direction il y a 3 ans.
Rozenn Le Bris : Nous avons commencé à échanger sur le sujet avec Matthieu début 2024 au moment où je suis arrivée en tant que directrice des Scènes du Golfe. Un lien naturel s’est immédiatement créé. Avant d’être à la direction d’un théâtre conventionné, j’ai créé des dialogues avec d’autres écritures. Je trouve intéressant de convoquer les musiques actuelles sur d’autres plateaux.
Comment se passe la répartition des rôles ?
RLB : Nous avançons en marchant. Les Émancipéés sont passés d’un modèle littéraire à un modèle musical. La programmation revient entièrement à L’Echonova avec qui nous échangeons régulièrement. Il y a un fil rouge autour de la francophonie. Les artistes sont choisis pour la singularité de leur écriture en français.
MM : Nous sommes en phase. Cette collaboration est une matière vivante amenée à évoluer.
RLB : J’aime bien cette idée d’objet en mouvement. Dans cette collaboration, il y a beaucoup de bienveillance les uns envers les autres.
Comptez-vous participer à d’autres projets en commun ?
RLB : Nous papotons. Les Scènes du Golfe organisent déjà Golfe Stream fin mai avec une temporalité assez proche d’Echopark de L’Echonova. Et nous avons déjà programmé des artistes en commun durant la saison sur un week-end.
MM : Nous pouvons aussi réfléchir à des projets autour de la fin d’année. Le Palais des Arts de Vannes est complémentaire de L’Echonova à Saint-Avé. Il permet d’accueillir des artistes qui veulent jouer devant un public assis. La chanteuse Pomme s’est notamment produite dans les deux salles.
RLB : Les échanges sont assez naturels avec les structures du territoire. Nous travaillons par exemple cette saison avec plusieurs d’entre-elles sur un parcours autour de la Méditerranée. Aux Scènes du Golfe, nous n’avons pas un lieu à part entière puisque nous sommes présents à La Lucarne à Arradon et au Palais des Arts de Vannes.
Pourquoi est-il si rare de voir une scène de musiques actuelles et un théâtre travailler ensemble ?
MM : Je n’ai pas vraiment d’éléments de réponse. Nous sommes des lieux conventionnés et labellisés avec des cahiers des charges exigeants. Cela ne facilite pas toujours les collaborations entre les structures culturelles.
RLB : Dans notre cas, c’est facilité peut- être par le fait que les Scènes du Golfe proposent déjà un volet musical. Dans l’agglomération de Vannes, nous avons également une concurrence moins forte entre les salles que dans de grandes villes comme Nantes ou Rennes. De toute façon, pour parvenir à une bonne collaboration, il faut arriver à s’apprivoiser et à se faire confiance.
Propos recueillis par BMO
Pratique
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